La porte de la demeure de Kalart se referma derrière Siegfried comme par enchantement. Le jeune tueur de démons se retrouva alors seul dans la rue, séparé du groupe avec lequel il avait eu une association éphémère.

Il partit vers les échopes de cette grande ville où il comptait bien trouver potions et rituels dont il aurait besoin le soir.
Une fois ses emplettes terminées, il rentra à l'auberge, toujours aux aguets.
En entrant dans la salle principale, il se surprit à chercher ses récents compagnons du regard, comme s'il espérait les trouver.
Il n'était pas content de cette conversation ou plutot de cette empoignade. Ce n'était pas la première fois qu'il s'emportait de la sorte, voulant à tout prix avoir le dernier mot. Il se mordilla les lèvres et sentit le gout du sang. Il s'essuya avec le revers de la main et, contemplant le sang sur son doigt, il eut un moment d'hésitation.
Toujours ce sentiment qui revenait. Il sentit un courant d'air, la porte s'ouvrit. Il tourna la tête, plein d'espoir... Suldar? Non, juste un voyageur fourbu arrivé d'un long voyage. Siegfried secoua la tête comme pour reprendre ses esprits.
A quoi rimait cette solitude qu'il s'imposait depuis la mort de Suldar. Les dernières paroles de son frère d'armes étaient trop lourdes de sens... "il est important pour l'avenir d'Impiltur que tu restes en vie...". A quoi bon rester en vie si tout ceux qu'on aime meurent autour de vous.
Trop de choses se mélangeaient dans la tête du jeune homme.
Il se dit finalement que si son destin en Impiltur devait s'arrêter ce soir, il ne partirait pas sans avoir apaisé sa conscience tourmentée par la discussion chez Kalart.
Il s'assit à une table et attendit Orel et les autres...