Deuxième Partie - Chapitre 1 : Après une première exploration du repaire des cultistes.
Les explorateurs retournèrent auprès de Kalart lorsqu'ils estimèrent que leur temps imparti touchait à sa fin. A leur arrivée, ils virent un Kalart épuisé, des gouttes de sueur perlant sur son font et son visage. Le groupe franchit alors le seuil et Kalart relacha sa concentration ce qui eut pour éffet immédiat la régénération de la barrière élémentaire. Le passage était à nouveau bloqué, mais tous remarquèrent que l'intensité des forces élémentaires avait diminué.
La mage Kalart prit quelques minutes afin de récupérer, temps pendant lequel il s'informa des découvertes du groupe. Dorias (homme de grande taille, musclé, au visage sévère et portant une armure de cuir et deux épées à la ceinture), l'homme qui était à la tête du petit groupe de résistants écouta avec attention le rapport des aventuriers.
Une fois le rapport fini, il dit alors :
Dorias : Votre exploration semble un succès, du moins en partie. Je suis certain que notre chef trouvera les lettres que vous avez récupérées interessantes. Ainsi que les livre traitant de la démonologie et des cultes. Par contre, ce livre traitant de diverses magies ne nous sera pas d'une grande utilité, à moins que vous ne souhaitiez le consulter Kalart."
Orel qui écoutait avec attention trouva les paroles de Dorias un peu brusques mais il comprit l'urgence. Lui-même avait fait partie d'une celulle de résistance, et jamais elle n'avait pu récupérer autant d'informations d'un seul coup.
Kalart qui semblait toujours fatigué répondit à Dorias d'une voix faible.
Kalart : A vrai dire je pensais pouvoir consulter les documents se rapportant à la démonologie. Je suppose que cela devra attendre que votre chef les ait d'abord vu."
Dorias balaya du regard le groupe avant de poser son regard sur Kalart.
Dorias : Notre chef vous permettra de consulter ces documents en détail lorsqu'il en aura terminé j'en suis sûr. Nous ne les aurions jamais récupéré sans votre aide. Pour l'heure, nous devons rentrer."
Puis, se tournant vers Saga.
Dorias : Remettez-moi les correspondances et les livres. Je les remettrai à notre chef, que vous ne pouvez rencontrer, comme vous le savez, par mesure de sécurité.
Saga, visiblement soupçonneux, semblait fortement agacé par le rapport d'Orel, bien trop complet à son goût et par la docilité de Kalart. Il répondit à Dorias sur un ton acide.
Saga : Nous avons ramené ces documents au péril de nos vies et nous les étudierons avant votre chef, ne vous en déplaise, Messire. Notre tâche dans ce repaire n'est pas terminée, il nous reste une chose à faire, et vite ! c'est-à-dire pas plus tard que demain matin à la première heure, dès que Maitre Kalart sera en mesure, avec notre soutien, de réouvrir la barrière. Votre chef pourra consulter les documents demain matin. Ils nous appartiennent. Nous comptons bien les récupérer.
Orel était de toute évidence atterré par la réaction de Saga. Il cligna des yeux et regarda le groupe des résistants en tentant de lire leurs intentions. Kalart, toujours le visage fatigué, secouait la tête lentement en regardant le sol. De son côté, Dorias toisait Saga avec sévérité. D'évidence, il n'avait pas apprécié la réponse du mage. Sa main droite était posée sur la garde de son épée (ce que le mage nota, comme beaucoup d'autres). Il s'exprima sur un ton calme, mais quelque peu menaçant.
Dorias : Ecoutez, Saga. La résistance de New Sarshel n'est pas un mouvement qui vient de naître. Il existe depuis plusieurs années. Nous avons déjà des informations en notre possession. Celles que vous avez ramenées viendront sans aucun doute compléter celles que nous avons recueillies depuis des mois. Certains de mes amis sont morts pour nous avoir permis de récupérer ces informations. Seules, celles que vous avez trouvées ne vous serviront à rien. Il est évident que vous ne réalisez pas ce qui se passe ici. La destruction des cultes démoniaques est notre priorité et le temps presse.
Prenant une longue inspiration, Dorias reprit.
Dorias : Je ne suis pas votre ennemi. Je suis certain que vous et vos compagnons êtes des personnes honorables et que vous êtes capables de comprendre notre position. N'oubliez pas cependant que vous n'êtes qu'un maillon d'une très longue chaîne. Seuls vous n'êtes rien, tout comme nous sans nos alliés.
Le regard de Dorias devint alors plus menaçant.
Dorias : Je trouve votre réaction puérile et hors de propos et je n'apprécie pas votre ton supérieur (Saga se raidit encore davantage). Je vous le demande encore une fois et sachez que je n'aime pas me répéter. Remettez-moi les documents...maintenant.
Il régnait une tension palpable dans le complexe et ce n'était pas seulement dû à la présence de la barrière élémentaire qui se trouvait à peu de distance. Les résistants regardaient tous Saga dans l'attente de sa réaction, certains se chuchotant quelque chose.
Siegfried, détendu, fit un pas en avant et se plaça entre Saga et Dorias. Il fixa Dorias dans les yeux un court instant, silencieux. Puis tourna la tête et planta son regard dans celui de Saga.
Siegfried : Ecoute l'ami, nous avons certes risqué nos vies pour obtenir cela (dit-il en désignant la besace magique du magicien) mais sans l'aide de la résistance, nous n'aurions pas eu vent de cet endroit. Aussi, c'est un travail de coopération. Et le compagnon Dorias nous affirme que son chef nous laissera de nouveau étudier ces documents. Pour l'heure, chaque partie a montré sa dévotion pour la cause et sa bonne foi, n'est-ce-pas Saga ?
Il ponctua ces derniers mots, en penchant légèrement la tête sur le coté. Puis se retournant vers Dorias.
Siegfried : Comme je l'ai dit à mon compagnon, pour l'instant ! Nous savons tous dans quel monde d'apparence et de faux-semblants nous évoluons. Nous sommes de bons patriotes mais s'il y a bien quelque chose que nous détestons, c'est avoir l'impression de nous faire abuser.
Il se rapprocha encore plus de Dorias, presque tête contre tête, et parla doucement,
Siegfried : Compagnon Dorias, je prends vos propos comme ce qu'ils sont, c'est à dire un engagement. Une fois les documents consultés par votre chef, nous pourrons de nouveau les examiner. Sommes-nous d'accord là-dessus ?
On entendit quelques soupirs soulagés. Orel hocha la tête, approuvant les paroles de Siegfried. Il regarda ensuite Saga pour voir sa réaction. Le mage était parfaitement immobile, perdu dans ses pensées. Dorias relâcha sa tension et répondit au swordmage.
Dorias : Je n'ai qu'une parole. Vous pourrez examiner les documents après que notre chef les aura consultés. Merci pour votre compréhension, Siegfried.
Dorias se retourna alors vers Saga dans l'attente des documents.
Châteaumeillant leva le doigt pour prendre la parole depuis l'arrière de la salle tel un écolier osant se lancer.
Châteaumeillant : Que vous ayez la primauté des informations glanées, soit, que Saga se soit montré un peu péremptoire, entendu, mais adopter une attitude menaçante la main sur l'épée est tout aussi maladroit et contre-productif. Bon le problème a néanmoins l'air réglé, c'est heureux.
Vimaire, énervé d'avoir du retraverser la barrière si rapidement alors que de nombreux morts-vivants erraient probablement encore dans les souterrains obscurs qu'ils venaient d'emprunter (comme quoi les mages n'étaient peut être pas aussi efficaces qu'il le pensait : deux heures à peine, c'était ridicule, même pas le temps de prendre une bonne cuite) fut témoin d'un évènement encore plus étrange : des gens qui avaient coopéré et mis leur vie en danger pour récupérer ces informations sur les cultistes étaient maintenant prêts à s’entre-tuer.
Ces résistants étaient décidément bien présomptueux de réclamer ces documents comme un du alors que ses compagnons et lui venaient de risquer leur vie pour les récupérer. Il lui partut évident qu'entre Saga dont les soliloques interminables avaient tendance à l'assommer et Dorias qui n'y allait pas par quatre chemins, la situation dégénérait rapidement. Enfin, en ce qui le concernait, ces documents n'avaient guère d'importance : il était fort improbable qu'il pût les lire. Mais, en temps que nain, il ne pouvait laisser Saga dans une posture embarrassante.
Il s’avança donc au coté de Siegfried, le bouclier et la hache toujours à la main et pris la parole avec un tact nanesque pour tenter de raisonner ce petit monde. Clangeddin n'aurait pas apprécié une boucherie inutile, il y avait tant de personnes à tuer qui le méritaient vraiment.
Vimaire : Vous commencez à m'agacer. Vous vous battez pour savoir qui aura en premier accès à des informations dont vous ne connaissez même pas la nature exacte. Kalart devrait déjà être en train de se reposer pour pouvoir rouvrir ce maudit portail demain. Nous avons encore des morts-vivants à désosser et de l'or à trouver. Saga, vous n'avez pas le temps d'étudier ces informations maintenant, parcourez-les pour être capable de reconnaître tous les documents si vous n'avez pas confiance en Dorias et lorsque nous reviendrons de notre second voyage il vous remettra la totalité de ceux-ci. Si ce n'est pas le cas j'irai les récupérer moi-même. En plus si vous continuez vos discussions inutiles, Finnan va se mettre à ronfler et je vous préviens que ce ne sera pas moi qui le porterai.
Vimaire n'avait pas l'habitude de prendre la parole aussi longtemps mais voir des gens tergiverser pour des broutilles le fatiguait. Il était plutôt enclin à taper qu'à discuter et particulièrement de mauvaise humeur d'avoir du sortir de ces souterrains si rapidement. Faisant demi-tour il prit la direction de la sortie des souterrains. S'arrêtant brusquement, il se retourna, alla récupérer le coffre rempli d'or et dit:
Vimaire : Bon si quelqu'un veut bien m'accompagner sinon je vais me paumer et j'ai faim.
Il tourna le regard vers Finnan suite à ce dernier mot. Il avait rarement vu une si petite personne manger autant, en dehors des nains bien sûr. Et il aurait besoin d'un coup de main pour porter le coffre.
‘Votre exploration semble un succès…’
A ces mots Finnan se sentit très fier. Enfin les actions du groupe avaient permis de progresser dans la lutte contre les cultistes tout en servant la cause de la résistance qui, visiblement, se portait bien mieux à New Sarshel qu’à Dilpur…
Le ton de Dorias ne le choqua guère. Membre de la cellule de résistance de Dilpur, Finnan avait l’habitude d’enchaîner mission après mission. Aucune récompense n’était nécessaire ni donnée. Seule la survie de la cellule de résistance comptait et le plus important était de survivre pour combattre un autre jour afin de nuire aux cultistes qui se rependaient comme une peste noire. Il hocha la tête satisfait.
A la demande des documents par Dorias il se retourna vers Saga.
Comme d’habitude, Finnan ne perçut pas la subtilité du langage élaboré du mage. Il était inexact que l’on avait récupéré les documents chez notre père (père de nos vie). Il ne comprit pas pourquoi on n'avait pas fini de repérer des tâches dans le donjon vu que les morts-vivants ne saignaient pas, pourquoi il fallait se lever à une heure du matin ou ce que Kalart devait mesurer pour réouvrir la barrière.
C’est avec surprise qu’il entendit Saga refuser de donner les documents à Dorias et prétendre en être le légitime propriétaire. Cela n’avait aucun sens. La mission confiée par la résistance, par l’intermédiaire de Kalart, consistait à récupérer les documents et à les transmettre à la résistance immédiatement. Saga n’avait aucun droit sur ces documents. De plus, faire attendre Dorias n'était pas sans conséquence, dans une ville où les cultistes pullulaient. Des espions du culte pouvaient très certainement observer le groupe dans l’ombre, suivre Dorias et découvrir la résistance de New Sarshel. Il ne fallait pas rester ici trop longtemps.
Il ouvrit la bouche afin d’exprimer sa désapprobation mais Dorias ne lui en laissa pas le temps et Finnan resta bouche bée un moment alors que ce dernier s’exprimait à nouveau. Il n’aperçut pas la main de Dorias sur la garde de son épée vu que, d’en bas, il se concentrait sur le visage de l’homme. Le ton ne lui sembla pas menaçant mais posé et calme.
Alors que Dorias exposait l’urgence de la situation et qu’il rappelait la priorité d’abattre les cultes démoniaques, il avait toute l’attention du jeune résistant. Mais le Culte de Tharos devait tomber en premier ! Il ne pouvait en être autrement.
Finnan pensait aussi que la réaction de Saga puait (puérile ?) dans la mesure où il ne respectait pas sa parole envers la résistance en ne voulant pas donner les documents, et il ne comprit pas pourquoi Dorias lui reprochait de parler d’aussi haut vu que ce n’était pas la faute de Saga s'il était aussi grand : il était né comme ça, ce n'était pas sa faute.
Il regarda à nouveau Saga quand Dorias lui demanda les documents une seconde fois.
C’est alors que Siegfried s’avança et se tourna vers Saga. Finnan pensa que Saga allait s’en ‘manger une’, ce qui n’était pas pour lui déplaire. En effet si ce grand gaillard l’assommait, Saga s’arrêterait de parler pour ne rien dire, on pourrait donner les documents à Dorias et s’en retourner à l’auberge au plus vite. Son ventre commençait d’ailleurs à gargouiller. Une tranche de jambon frais et un peu de pain mou c’était bien, mais un repas chaud et copieux à l‘auberge, voilà ce dont il rêvait.
C’est avec surprise qu’il constata le calme de Siegfried. Le fait de risquer sa vie dans cette mission n’évoqua rien pour Finnan. Les concepts de danger et de risque le dépassaient. Alors que Siegfried rappelait à Saga l’aide apportée par la résistance dans cette mission et la confiance que l’on pouvait accorder à leur chef, ce qui ne faisait aucun doute pour Finnan, il eut un hochement de tête approbateur. Mais pourquoi avait-il le besoin de demander à Dorias, un membre de la résistance, donc un homme parfaitement honnête, de donner sa parole à nouveau ? Les membres de ce groupe étaient bien soupçonneux !
Dorias confirma sa parole, ce qui pour Finnan était parfaitement inutile. Il regarda à nouveau Saga en pensant ‘Bon sang ! Il va les donner les documents oui ??’
C’est alors que Châteaumeillant s’exprima. Si l’homme lui paraissait bien plus sympathique que Saga, il déplorait qu’il employât le même langage élaboré et incompréhensible que ce dernier. Finnan ne comprit absolument rien à ses dires, encore moins l'allusion à l'attitude menaçante de Dorias qu’il n’avait pas notée.
Alors qu’il allait s’adresser à Saga sur un ton du style ‘Tu lui donne les documents ou quoi ?’ le nain s’approcha bruyamment et prit à son tour la parole, ce qui le coupa net dans son élan.
Il fut rassuré de savoir qu’il n’était pas le seul à trouver le temps long et à perdre patience. Visiblement le nain était énervé et c’est peut être lui qui en collerait une à tous ceux qui faisaient perdre du temps inutilement.
Lorsqu’il évoqua la fatigue du mage, Finnan regarda Kalart et c’est vrai que le vieux avait l’air fatigué. Il suait de partout : ça faisait peine a voir.
Vimaire était décidément un des membres les plus raisonnables du groupe et il s’exprimait d’une façon claire et sensée pour Finnan. Il est vrai que parler pendant des heures était une perte de temps et que cela ennuyait Finnan terriblement.
A l’invite du nain, Finnan esquissa un sourire et il s’avança pour saisir un côté du coffre. Son visage s’illumina et il dit au nain:
Finnan : La première tournée est pour moi !
Ensuite, son air devint plus grave et il regarda à droite, puis à gauche d’un air pensif. Il tourna sa tête vers Orel et lui demanda :
Finnan : La sortie, c’est par où déjà ?
Dorias se rendit compte à travers ces quelques échanges que le groupe d'aventuriers manquait cruellement d'unité. La réaction hostile de Saga, et même celle de Châteaumeillant n'allaient certainement pas améliorer sa vision des mages ou des sorciers. Kalart était si différent d'eux, moins impulsif, moins hautain et surtout plus réfléchi. Evidemment, leur jeune âge pouvait expliquer cette différence comportementale. On attendait toujours que Saga optempérât et remît les documents demandés. Hiératique, le mage fixait maintenant Dorias avec intensité, de son regard sombre et perçant. Impossible de déchiffrer ses pensées. Son visage était fermé et son habituel sourire mi-moqueur, mi-méprisant avait disparu. Dorias crut approprié de rompre le silence pesant qui régnait à nouveau dans la pièce.
Dorias : Si j'ai un bon conseil à vous prodiguer, c'est de trouver rapidement un moyen de vous unir. Il est dangereux, quelque soit le groupe, de ne pas avoir de chef. Cela ne pourra que vous porter préjudice, comme c'est le cas en ce moment. si nous n'étions pas en train d'oeuvrer pour un but commun, cette situation aurait très bien pu mal finir.
Orel qui écouta le résistant, ainsi que ses compagnons, répondit :
Orel : C'est un aspect de notre groupe sur lequel nous sommes en train de travailler. Nous ne nous connaissons que depuis peu de temps et devons apprendre à nous faire confiance les uns les autres. Les desseins des dieux sont souvent impénétrables pour le commun des mortels ; je persiste à penser que nos rencontres ne sont pas le fruit du simple hasard. Autant faire en sorte que notre association se passe sous les meilleurs auspices.
Il se rapprocha ensuite de Kalart et lui proposa de l'aider à rentrer au repaire de la résistance en lui permettant de s'appuyer sur son épaule. Le vieil homme accepta de bonne grâce. Il semblait vouloir dire quelque chose, mais jugea le moment non propice.
Enfin, Saga sortit de son mutisme et de son immobilité. Manifestement, il avait pris grand soin d'écouter les répliques de ses compagnons et de Dorias. Il s'approcha de ce dernier et d'une voix très neutre et très calme lui parla en ces termes, tout en lui remettant les documents.
Saga : Voici les lettres reçues par les cultistes de New Sarshel datant de quelques mois et signées des initiales R.F et D.N. Elles émanent de leurs coreligionaires de Dilpur et sont rédigées en langue vernaculaire. Je n'ai pas eu le temps d'en analyser le contenu, ni de déchiffrer d'éventuels messages cachés à travers les lignes. Et voici les livres de démonologie. Je n'ai pas eu le temps d'en étudier le contenu avec précision, d'identifier quelles étaient les pages qui, de par leur usure, avaient probablement été le plus souvent consultées, ni même de voir si des notes avaient été prises dans les coins. Ces travaux incombent à votre chef, dont vous semblez croire que les connaissances, l'intelligence et la sagacité peuvent rivaliser, avec celles cumulées de Kalart et de moi-même. Je suis tout disposé à l'admettre. J'aurai ma réponse demain matin, lorsque la résistance nous soumettra le résultat de ses recherches et ses conclusions (léger sourire qui s'effaça rapidement). A l'avenir, Messire Dorias, si toutefois nous sommes amenés à nous revoir, ne me considérez pas comme l'un de vos hommes, à qui vous aboyez des ordres, et sur qui vous pensez jouir d'une quelconque autorité. Adressez-moi la parole avec déférence. Ma mission dans ce pays s'est achevée il y a dix jours. Elle consistait à apporter un certain livre à un certain Iarn Delkorn. Je l'ai remplie avec succès. Comprenez-bien ceci : je ne suis ni un patriote, ni un résistant. C'est désormais par pure amitié, et par égard et profond respect pour sa grande sagesse et son immense savoir, que j'aide le vénérable Kalart lorsqu'il sollicite mes modestes compétences pour l'assister. (Le fixant dans les yeux puis tournant le regard vers Orel) Et de vos conseils en matière de gestion de groupe, je n'ai cure. Vous avez vos documents ; la discussion... est close.
Au moment où Saga remit les documents à Dorias, un autre résistant s'avança alors, tenant dans ses mains une sacoche. Dorias lui fit signe de mettre les livres et parchemins à l'intérieur et tout le monde put voir qu'il le fit avec soin.
Dorias regarda alors Saga et lui dit : Un bon conseil est rarement suivi mais ce n'est pas une raison pour ne pas le donner. Je maintiens tout ce que j'ai dit et vous promets que vous aurez l'occasion de consulter ses documents une fois que notre chef les aura étudiés. Je doute qu'il s'agisse de demain matin cependant, étant donné la quantité d'informations contenues. Vous, mages, n'êtes pas les seuls à posséder de grandes aptitudes de compréhension, aussi ne vous inquiétez pas trop à notre sujet. Si il y a quelque information importante dans ces documents, nous la trouverons. Une dernière chose. Je vous parle comme bon me semble Saga, vos remontrances n'y changeront rien. Si ce sont des excuses que vous attendez, vous pouvez toujours attendre la prochaine Spellplague (cette dernière partie est dite sur le ton du reproche)."
Sur ce dernier point, il se retourna vers ses hommes, s'assurant que Kalart était en de bonnes mains (Il se soutenait grâce à Orel) et leur donna des ordres pour le départ. Le groupe se mit alors en marche et bientôt tout le monde se retrouva dans les égouts de New Sarshel.
Partagé entre la perplexité et la faim (et la soif), se voyant déja suivre le Nain et le Halfelin à table, Châteaumeillant sembla prendre les membres du groupe à témoin, sans pour autant parler très fort, et sans se rendre compte que le groupe était déja dispersé: "Particuliers ces gars-là quand même, pas commodes. En même temps je m'attendais à quoi? Tout le monde il est beau tout le monde il est gentil?! Oui-Oui au pays des Jouets ?!(conte pour enfants célèbre à Impiltur). Je dois être un peu naïf, j'ai encore beaucoup de choses à apprendre, mais je ne voyais pas les choses ainsi en fait. Voila voila, çaaa c'est fait."
Tout en suivant les guides résistants qui reconduisaient le groupe à leur repaire, Orel écoutait les paroles de Châteaumeillant. Il lui dit alors : "Beaucoup de personnes ont déjà beaucoup souffert de la main des cultistes et nombreux sont ceux qui en sont devenu aigris. Pour ma part, mes années dans la résistance furent une épreuve et seule ma foi en Torm le Juste m’a permis de tenir le coup. Sans l'aide de la Loyale Fureur, je serais certainement comme Dorias aujourd’hui. Je suis surpris par votre attitude Châteaumeillant. Se pourrait-il que vous ayez vécu reclus et n'êtes sorti pour voir le monde que très récemment?"
Hmmmm répondit le sorcier lunaire, oui il y a un peu de ça en effet. Ma famille a tardé à réagir et elle s'en mord les dents à présent, vivant dans la peur. Enfin les doigts quoi. Je suis issu d'une famille assez aisé qui a connu une triste décadence.
Orel dit alors : "Mais vous avez décidé de changer le destin de votre famille. Une tâche noble et ambitieuse à la fois. Tellement de familles ont baissé les bras face à l'adversité. Peut-être êtes vous la lueur d'espoir des vôtres. En tout cas je l'espère. Pour que notre pays devienne plus fort, il lui faut des familles fortes. Si nous trouvons cet héritier au Trône Doré, je suis certain qu'il cherchera à s’entourer de familles qui souhaitent agir pour le bien de l'Impiltur. Peut-être que prochainement nous pourrions visiter votre famille et les rassurer."